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Prose

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Français 4 Honors

    Trois jeunes femmes allaient à l'école.

La première était très drôle, la deuxième était à la mode, la troisième était folle.

Leur école portait un nom intéressant et joli, Baldwin.

La première habitait dans une chambre colorée avec des dessins aux murs, la chambre mansardée.

La deuxième occupait une petite maison avec des magazines Vogue et un tourne-disque sur le

sol.

    La troisième vivait dans un appartement avec de grandes fenêtres et une belle vue.

Elles étaient toutes très différentes, chacune avec sa propre personnalité et son style de vie

distinct.

    La première s'habillait en une caricature de personne, la deuxième économisait pour de beaux

vêtements, la troisième se maquillait et dessinait de l'art sur son visage.

Vous avez compris! Toutes les trois étaient assez différentes. Elles possédaient pourtant un

point commun, un secret, en quelque sorte: toutes les trois rêvaient de s'échapper de Baldwin,

cette école dont le nom résonnait pourtant comme une promesse de découverte et

d'apprentissage.

    Vous vous demandez pourquoi? C'était à cause de leurs aspirations.

​

Nikoletta Kuvaeva '25

    Trois filles étudiaient dans une école sur la MainLine. La première était heureuse, la deuxième

était drôle, la troisième était triste. L’école était Baldwin. La première fille était très petite. Elle

n’était pas plus grande qu’une table. La deuxième était très grande. Elle était plus grande qu’un

frigo. La première avait neuf ans et elle ne conduisait jamais à l'école. Elle prenait l’autobus. La

deuxième avait seize ans mais elle habitait dans la ville. Elle prenait le train. La troisième avait

dix-sept ans et elle conduisait à l’école. Elle habitait à quinze minutes de l’école. 

La première était très jeune donc elle n’avait pas de petit ami. La deuxième avait un petit ami et la troisième avait eu un petit ami mais n’en avait plus.

    Vous avez compris! Toutes les trois étaient assez différentes. Elles possédaient pourtant un point

commun, un secret, en quelque sorte: toutes les trois rêvaient de partir de l'école. Baldwin était

une belle école mais elles voulaient plus. La première voulait devenir actrice. Elle adorait les films mais son préféré était Harry Potter. Elle voulait être Emma Watson. La deuxième adorait les sports. Elle voulait jouer au foot pour l’équipe nationale. Elle voulait être Alex Morgan. La

troisième voulait devenir chanteuse. Elle écoutait de la musique tout le temps. Elle voulait être Taylor Swift.

 

Isabelle Feigenberg '25

    Trois jeunes femmes étudiaient à l’école.

    La première était stressée, la deuxième était fatiguée, la troisième était toujours distraite.

    Leur école portait un nom sophistiqué. Baldwin.

    La première aimait les sciences, alors elle passait du temps dans l’aile de science où elle menait les expériences et écrivait les exposés; la deuxième occupait la bibliothèque parce qu’elle aimait lire des livres et dormir; la troisième peignait dans l’aile d’art parce qu’elle voulait devenir la meilleure peintres impressionniste du monde.

    Elles n’avaient pas non plus la même classe. La première était en terminale et s’épuisait d’école. Ou presque. La deuxième était en cinquième et était très enthousiaste pour le lycée. Pour l’instant. La troisième était en maternelle et aimait regarder la remise des diplômes. La première ne portait jamais son kilt les vendredis, la deuxième portait toujours ses bijoux, la troisième voulait beaucoup un kilt.

Vous avez compris. Toutes les trois étaient assez différentes. Elles possédaient pourtant un point commun, un secret, en quelque sorte: les pantalons de jogging manquaient à toutes les trois. Oui, porter des pantalons qui ne semblaient pas chics ou jolis. 

    Vous savez bien pourquoi. A cause des ces pantalons douillets et chauds dans les temps glacials d’hiver.

 

Allison Meng '25

    Trois jeunes femmes vivaient et étudiaient à l'école Baldwin. La première était  intelligente, la deuxième était généreuse, la troisième était sincère. La première habitait dans la grande bibliothèque avec beaucoup de livres de couleurs. La deuxième vivait dans une petite chambre au troisième étage de la Résidence avec beaucoup de poussières. La troisième vivait dans la salle à manger qui était très vide et très sale. Il y avait beaucoup de souris dans la salle à manger. 

 

    Elles n’avaient pas non plus le même âge.  Pas du tout. La première avait dix ans et était orpheline. Elle apprenait à lire à six ans. Elle lisait tous les livres dans la bibliothèque de Baldwin pour échapper à ses problèmes.  La deuxième avait quatorze ans et était très sympathique avec ses camarades de l'école. Elle aidait patiemment les plus jeunes avec leurs devoirs qui sont très difficiles pour elles. La troisième avait seize ans et mentait un modèle extraordinaire pour les jeunes filles. Les trois portaient le même uniforme, mais elles étaient très uniques. La première adorait l’anglais, parce qu’elle avait un grand vocabulaire. La deuxième adorait l’histoire, parce qu’elle voulait apprendre les différentes cultures dans le monde. La troisième adorait les mathématiques, parce qu’elle aimait les chiffres et l’argent. 

    Elles possédaient pourtant un point commun, un secret, en quelque sorte: elles voulaient quitter Baldwin, parce qu’elles croyaient qu' il y avait un fantôme au troisième étage  de la Résidence. Elles avaient très peur, mais les autres ne croyaient pas  en eux. Elles pensaient que l’école Baldwin avait une histoire sombre. Baldwin ressemblait à un vieux château, alors c’est étrange, de vouloir quitter Baldwin.

 

Hafsa Kanchwala '25

    Trois filles étudiaient dans une école qui était en Pennsylvanie. La première était très gentille, la deuxième était très méchante, et la troisième était très drôle. Leur école était très historique et pittoresque. Le nom de l’école était “Baldwin”. La première habitait dans une grande maison, qui était historique et proche de l’école. La deuxième occupait un appartement dans la ville, qui était très moderne mais était loin de l’école. La troisième vivait dans une petite maison qui était dans la campagne et très, très loin de l'école. Elles n’avaient pas le même âge: La première avait 16 ans, et elle avait un petit ami. La troisième avait 17 ans, et elle se préparait pour aller à l'université. La troisième avait 15 ans, et elle n’avait pas de petit ami. Elle était très innocente.

    La première se maquillait toujours, et elle portait un maquillage naturel. La deuxième ne portait pas de maquillage, mais elle avait les cheveux roses. La troisième avait les cheveux blonds et longs, et elle ne portait pas de maquillage. Toutes les trois étaient différentes, mais elles possédaient pourtant un point commun: tous les élèves voulaient partir en Pennsylvanie. Toutes les élèves adoraient la musique. Alors, elles voulaient quitter et aller en Californie. La première possédait la plus belle voix, et elle voulait devenir chanteuse. La deuxième voulait faire de la musique électronique avec ses amis. La troisième aimait jouer du piano, et elle voulait performer pour beaucoup de gens. Ce n’est pas normal de quitter la Pennsylvanie après l’école, mais tous les élèves pensaient que cet état est très ennuyeux, comme une île déserte.

 

Riya Rao '25

    Trois jeunes femmes allaient à l’école à Baldwin. La première, Emilie, était la plus âgée. Elle était en douzième année d’école. Les autres, Nikki et Georgia Jane, étaient en onzième année d’école. Les trois n’étaient pas des amies, pour l’instant. Elles aimaient le français et l’art. Emilie aimait la peinture. Elle aimait peindre les fleurs et la mer. Nikki aimait dessiner. Elle aimait dessiner la France et l’école de Baldwin parce qu’elle adorait Baldwin. Georgia Jane aimait faire des bijoux. Elle aimait faire des bracelets et des bagues. Elles étaient très différentes, mais elles avaient aussi des points communs.

    Elles se sont rencontrées en classe de français. Elles ont découvert que toutes les trois aimaient l’art, particulièrement les tableaux de Monet. Elles se retrouvaient après l’école, et après, elles partagaient un secret. Quel était le secret? Elles ont volé un tableau de Monet. Le tableau était très beau, et les jeunes femmes voulaient l’accrocher dans la classe de français. C’était un tableau de nymphéas sur un étang. Des nymphéas aux reflets verts. Elles l’ont accroché dans la classe, avec les affiches de France. C’était étrange, mais le professeur n’a rien dit à la police de Bryn Mawr parce qu’elle aimait beaucoup le tableau.

 

Gemma Undercofler '24

    Trois filles allaient à une école.

La première était humoriste, la deuxième était musicienne, la troisième était peintre.

Leur école était très vieille et le nom était Baldwin.

La première fille habitait dans une grande maison à Bryn Mawr, à côté d’une réserve naturelle,

rue Waverly; la deuxième occupait une jolie maison à Media, rue Diemer; la troisième

habitait dans une maison très mignonne aussi à Bryn Mawr, rue County Line, et à côté d’un

petit parc.

    Elles avaient le même âge. Toutes les filles avaient seize ans. La première n’avait jamais encore

trompé son petit ami, Guillaume. La deuxième était réservée, mais tous les garçons de l’école

des garçons à côté de Baldwin, Haverford, la voulaient comme amoureuse. La troisième

a gagné la médaille nationale d’art. Ou presque. La première a envoyé des textos en secret à

son amant, Baptiste, la deuxième portrait toujours des T-shirts amusants, et la troisième coiffait

ses cheveux juste parfaitement–mystérieusement et artistiquement.

Toutes les trois avaient un secret. Elles n’aimaient pas la nourriture de la cantine de Baldwin. La

première ne pouvait pas boire de lait, la deuxième détestait les champignons, et la

troisième pensait que les fraises sont les pires aliments du monde. Malheureusement pour elles,

La cantine servait toujours des champignons avec des fraises sautées au beurre. Elles pensaient

que c’était dégoûtant!

    C'est étrange, de détester la nourriture de la cantine à Baldwin. Beaucoup de gens aimaient la

combinaison du goût de terre des champignons, au goût sucré des fraises, et à la richesse du

beurre. Toutes les trois pensaient que cette nourriture est un poison, et que c’était une sentence

barbare–non, un sort plus terrible que la mort de devoir la manger!

 

Georgia Jane Whamond '25

Je me souviens de ma meilleure amie qui avait les cheveux bruns et longs.

Je me souviens des bracelets que j’ai fabriqués avec ma sœur.

Je me souviens de l’odeur des biscuits qui cuisaient au four.

Je me souviens du parc tôt le matin. Nous marchions vite.

Je me souviens des petits déjeuners chez ma grand-mère. Je mangeais des céréales et des œufs. 

Je me souviens de ma chambre aux murs bleus et violets.

Je me souviens du centre commercial avec mes amis. Nous achetions beaucoup de vêtements.

Je me souviens de l’école où j’allais quand j’étais jeune.

Je me souviens de l’odeur du parfum que portait ma mère.

Je me souviens des bicyclettes qui passaient devant chez moi.

 

Victoria Benjamin '25

Je me souviens de…..

Je me souviens des bretzels au sucre que mon frère et moi partagions au centre commercial à Londres l'été.

Je me souviens de l'animal en peluche des Jeux Olympiques de 2012 à Londres qui m’avait fait peur dans mon sommeil.

Je me souviens des chocolats Cadbury achetés à l’aéroport d'Heathrow que ma mère avait mis dans nos valises.

Je me souviens de mon défunt grand-père qui dessinait des canards et partageait des paroles de sagesse avec moi assis pès de l'étang du parc Hyde.

Je me souviens du moment où je me suis perdue dans les rues étroites de Florence, où l'on trouvait de nombreuses boutiques de créateurs.

Je me souviens d'un vieux magasin de livres, qui avait l'odeur du café et des biscuits, où je lisais pendant des heures en hiver.

Je me souviens d'avoir ratissé de grandes piles de feuilles colorées. Je sautais dessus au début de l'automne. 

Je me souviens des cours de natation que je prenais dans une grande piscine qui sentait les vieilles chaussures chaque dimanche.

Je me souviens des cours d'arabe que je séchais tous les week-ends parce qu'ils étaient ennuyeux et longs.

Je me souviens des bonbons d’Halloween que mon frère volait dans ma chambre chaque année.

 

Hafsa Kanchwala 25'

Je me souviens de… la Corée

Je me souviens des plantes d’aloès vert de ma tante que j’arrosais tous les matins chaque été avec mon frère

Je me souviens des bols chauds de nouilles épicées aux légumes que ma grand mère préparait quand je lui rendais visite en Corée

Je me souviens des goûters coréens au chocolat en forme de champignon à la saveur sucrée. C'était toujours nostalgique et mémorable

Je me souviens de l'odeur particulière du parking coréen en sous-sol, un endroit où ma mère et moi nous garions souvent

Je me souviens des immenses boulangeries coréennes avec beaucoup de pâtisseries et de pains, dans lesquels mes grands-parents m'achetaient toujours quelque chose

Je me souviens des vendeurs coréens qui vendaient des teokbokki chauds avec du riz assaisonné aux algues

Je me souviens des jeux au cinéma où mon frère et moi jouions pendant des heures

Je me souviens des gros cadeaux que ma famille m'offrait, pleins de maquillage et d'animaux en peluche

Je me souviens du bruit plaisant du métro qui me surprenait 

Je me souviens du goût sucré des bonbons aux raisins verts que mes cousins ​​m'achetaient toujours dans les supérettes

Je me souviens du café pittoresque du coin avec un magnifique design d’intérieur qui avait un lait frais aux fraises délicieux

Je me souviens de la forte odeur du salon de coiffure dans lequel j'allais me faire couper et teindre les cheveux en brun chaque année

Je me souviens des rues animées et bruyantes de Gangnam qui étaient toujours occupées par des gens pressés

Je me souviens de la vieille femme qui vendait des poussins sur le trottoir

 

Claudia Kim '25

Je me souviens de l'odeur de la fumée de cigarette dans les taxis cyans qui décoraient la rue.

Je me souviens des tranches de pommes que nous mangions après l’école. Nous étions à l’école primaire.

Je me souviens des chiots de nos voisins qui m'effrayaient parce qu’ils semblaient très grands.

Je me souviens des sandwichs au beurre de cacahuète et à la confiture que nous mangions pour déjeuner, sans la croûte.

Je me souviens de notre bonheur quand nous regardions la première chute de neige d’hiver dont nous avions tant rêvé.

Je me souviens de la sensation des piqûres de moustiques qui volaient en nuée alors que le soleil se couchait.

Je me souviens de courir sur le terrain de jeu de mon école, sous la cage à poules, qui dépassait ma vue. 

Je me souviens des coins de la bibliothèque qui m'abritaient pendant des heures.

Je me souviens de mon plumier rose clair qui contenait mes feutres et mes crayons de couleurs.

Je me souviens de m'être déguisée pour Halloween. J'étais une princesse tous les ans.

Je me souviens de pleurer le premier jour d'école et m'accrocher à ma mère, qui était très patiente avec moi.

Je me souviens d'avoir levé les yeux et regardé des gratte-ciels qui semblaient toucher le ciel.

Je me souviens d’avoir veillé après mon heure du coucher, pour regarder le Super Bowl.

Je me souviens de m’asseoir toujours sur le premier siège du car de ramassage scolaire, qui était grand et jaune comme un surligneur.

Je me souviens des gaufres avec des pépites de chocolats que je mangeais tous les matins.

 

Allison Meng 25'

Je me souviens des fleurs qui fleurissaient dans le jardin de ma tante

Je me souviens de ma mère qui faisait des biscuits à la citrouille

Je me souviens de la piscine dans laquelle nous nagions

Je me souviens des cadeaux sous l’arbre le matin de Noël

Je me souviens du concert de mon artiste favorite

Je me souviens de mon voisin qui plantait une nouvelle plante chaque mois

Je me souviens du petit supermarché qui était près de ma maison

Je me souviens de mon pull préféré que ma mère m’a offert

Je me souviens du chien qui aboyait chaque matin

Je me souviens de mes cours de tennis avec mon coach
 

Riya Rao ‘25

Brasserie

Français 5

L'Été

    L’été est ma saison favorite. Le soleil brille et les jours sont longs. Les jours sans devoirs sont bénéfiques pour les élèves. Pour moi, cet été est le dernier en Pennsylvanie, et après l’été je vais à l’université en Californie.

    Au début de l'été, je vais passer une semaine en Pennsylvanie avec ma famille. Je suis contente parce que je n’ai plus beaucoup de temps à passer avec ma sœur et mon père, et je voudrais être avec eux quand c’est possible. Après, je vais rendre visite à mon amie Alice. Elle habite en Floride, et j’aime le temps des vacances. Je vais aussi revoir mes autres amis de Floride, et c’est une bonne pause loin de chez moi. Quand je retournerai, je vais aller à Virginia Beach avec mes amis de l’école. Nous allons conduire pendant 5 heures et passer 4 jours ensemble. J'aime la plage, et je pense que c'est bon de visiter des plages différentes. Ensuite, je vais retourner en Pennsylvanie, et je vais conduire pour aller dans le New Jersey avec ma famille pour la célébration de la fête du 4 Juillet. C’est une tradition annuelle, et ma famille et les amis vont passer une semaine à la plage à Avalon pour célébrer. Les jours à la plage sont mes moments favoris parce que le soleil éclatant m’apporte de la joie et j’aime le temps que je passe avec ma famille. 

    Après notre retour chez nous, je vais encore voyager en Floride. Je vais y passer une autre semaine avec mes amis et à la fin de la semaine, Alice va revenir chez moi. Nous allons passer deux semaines dans le Nord-Est, et le premier août, nous allons voyager avec ma famille au Lac Tahoe. Je vais passer dix-neuf jours au lac, mais à la fin, il sera temps pour moi d’aller à l’université. J’y vais le 19 d'Août, et quand les membres de ma famille m'auront aidée à déménager, je leur dirai au revoir. Je suis très triste parce que je les aime, et je ne veux pas les quitter. L’été est ma saison préférée, mais cet été est un moment aigre-doux parce que c’est le dernier été. 

 

Bella Gillis '24

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AT Français 5

Ali Cappola

Fort Lauderdale

    La plage de Fort Lauderdale en Floride est mon paradis à cause de la beauté unique de l’océan et des souvenirs spéciaux. Mes soeurs et moi nageons et jouons dans la mer calme et claire comme des dauphins dans leur habitat naturel. L’eau fraîche est rafraîchissante avec le soleil chaud et brillant, qui se reflète sur l’eau et sur notre peau, alors la température idéale est créée. J’aime particulièrement nager au crépuscule, où le ciel porte des couleurs orange, rouge, et ma couleur favorite, le violet, pendant que le soleil glisse en bas de l’horizon. Tout le temps, un vent, calme ou sévère, souffle dans nos cheveux pendant que nous marchons dans la marée. 

    Si le temps est venteux et nuageux, nous devenons aventureuses, parce que nous essayons ensemble de sauter au-dessus des grandes vagues menaçantes. De temps en temps, nous sommes frappées par les flots, et nous allons maladroitement au fond de l’océan, mais nous ne sommes pas trop blessées. L’océan est un grand animal, une force de la nature qui donne la vie à beaucoup de créatures marines, mais il peut être aussi dangereux à cause des marées fortes. Heureusement, mes sœurs et moi sommes protégées aussi longtemps que je me souvienne. 

    Nous aimons monter sur de grandes pierres et, au sommet, nous nous plongeons dans nos pensées et faisons un signe de nos mains vers les bateaux. Je choisis toujours ma pierre favorite pour m’asseoir, une pierre plate et pas glissante, avec une belle vue de l’océan. En plus, si nous avons de la chance, des crabes timides pourraient émerger pour nous dire bonjour. Je pense souvent que les petits bateaux sont comme des grains de sable quand ils passent, parce qu’ils sont minuscules. Les bateaux des croisières, par contre, sont bruyants et grands, mais semblent aussi petits que des grains de sable quand ils rencontrent l’horizon. Mes soeurs et moi évoquons parfois des souvenirs de notre enfance à Fort Lauderdale, où ma mère a grandi. C’est incroyable que cette plage ait un sens et une connexion avec ma mère et notre enfance.

Vers l’arc-en-ciel

     J’ouvre les yeux et découvre que je suis sur une grande terrasse couverte par les sommets des arbres. La terrasse ressemble à une grande cabane dans les arbres parce qu’il y a du bois, mais elle est différente parce qu’il n’y a pas de toit. Le bois craque un peu quand je marche au bord de la terrasse pour regarder le sol de la forêt. Je me rends compte que je suis très loin du sol, mais je n’ai pas peur.          Typiquement, je déteste les hauteurs, mais maintenant, je me sens en sécurité. Les arbres semblent comme des protecteurs, parce que des hautes branches couvrent la terrasse. 

    Les arbres sont verts, vifs, et foncés et les feuilles semblent plus grandes qu’une petite table et ont des formes uniques. La température est chaude, et l’atmosphère est humide. J’écoute les sons provenant d’animaux comme les grenouilles, les grillons, et les autres créatures de la forêt tropicale qui forment une belle mélodie. Je porte une robe confortable et verte comme les arbres, et des sandales marron avec des lanières dorées qui scintillent dans la lumière du soleil. Le soleil commence à fluir du ciel quand soudain, il y a un bruit retentissant qui forme des vibrations sur la terrasse et toute la forêt tropicale. La terrasse est secouée et je vois immédiatement une lumière plus brillante qu’un million de lampes de poche. Un éclair menaçant frappe un arbre près de la terrasse comme un monstre. Je ferme les yeux, mais quand je les ouvre, je suis dans un nouvel endroit. 

    Il y a un étang de la taille d’une petite piscine, mais l’eau est trouble et couverte d’une substance plus verte que les arbres de forêt tropicale. Il y a des tournesols et des abeilles qui encerclent le pont. J’écoute encore la mélodie des grenouilles, mais cette chanson est un peu plus douce. Le ciel est bleu et clair, mais après l’avoir vu longtemps je vois un arc-en-ciel vibrant. Je marche plus près, mais l’arc-en-ciel n’est pas plus proche. Chaque couleur est spéciale: rouge comme le rouge des levers du soleil, orange comme les fruits, jaune comme les tournesols, vert comme les feuilles des arbres, bleu comme l’océan, et violet comme les fleurs. 

    Je continue de marcher vers l’arc-en-ciel, jusqu’à ce que je me rende compte que je suis sur une belle plage. À la mer, je vois des dauphins qui sautent à l’eau et j’écoute la chanson discordante des mouettes. Je vois un petit bateau qui est attaché sur un quai et je décide d’y entrer. Soudain, le bateau bouge lentement au début, mais très rapidement plus tard. J’entends le bruit d’un moteur, mais je ne le vois pas, alors je pense que ça c’est bizarre. Je n’ai pas le sens du passage du temps, mais je pense que vingt minutes dans le bateau sont passées. J’arrive sur une nouvelle plage, et quitte le bateau. Je porte une robe rose et quand je regarde mes pieds, je réalise que le sable de plage est d’une couleur rose pâle aussi. Il n’y a pas de bruits d’oiseaux, mais des bruits de grenouilles et d’animaux d’une forêt tropicale. En plus, il y a aussi de grands arbres qui semblent vieux et majestueux.

    Les arbres, les bruits, et l’humidité me sont familiers, et j’ai un sens de déjà vu. Tout à coup, je comprends que je suis au même endroit du début de de mon songe, mais cette fois, je suis au sol. L’orage est passé et la forêt me donne un sentiment de paix. Ce sol est couvert de terre riche et douce comme un oreiller, alors je me sens très à l’aise. Je regarde à gauche et vois une échelle robuste en bois près d’un des arbres et un harnais de sécurité. Je comprends que ça c’est pour grimper, alors je décide de monter sur l’arbre. C’est un voyage difficile à cause de l’humidité qui me fait transpirer, et aussi j’ai peur des hauteurs. Chaque fois que je regarde le sol, j’ai peur de vomir. 

    Après une côte difficile, j’arrive enfin à ma destination, couverte de transpiration et de boue. Quand j’ouvre les yeux, je comprends que je suis sur la même grande terrasse couverte où j’ai commencé mon voyage, mais il y a une lumière forte. Je suis très fatiguée, alors il m’est difficile de marcher, mais je marche tout de même vers cette lumière bizarre, et soudain, ma soeur apparaît. Elle tient deux tasses de jus d’orange, et dit “Bravo! Tu as survécu!”. Elle me donne une tasse et nous buvons ensemble. C’est la fin de mon songe bizarre. 

Anna Altman

Ginger

    Mes paupières sont lourdes et le soleil m’aveugle. Je m’étire et ouvre lentement les yeux;  boule brune sur le sol, me regarde. Je regarde son regard doux et ambré et je me souviens pourquoi nous l’avons nommée “Ginger”. Sa queue remue; elle me supplie de sortir du lit et de l’emmener se promener. Tout mon stress disparaît quand je l’embrasse avec amour. Elle quitte ma chambre et descend les escaliers au trot comme un cheval. Elle cherche probablement de la nourriture dans la poubelle de la cuisine. 

    Quand j’arrive dans la cuisine, Ginger me sourit avec les yeux et fait signe à sa laisse. Nous marchons à l’extérieur et les oiseaux nous chantent une chanson glorieuse. Je suis au paradis; les feuilles d’automne tombent comme la pluie et  ma chiennne heureuse marche sur la rue. Nous passons devant l’étang à poissons de mon voisin et nous nous souvenons de la fois où Ginger y est  tombée et nous avons dû venir la sauver. Je ris et Ginger aboie un peu; elle rit avec moi. 

Ma mère me téléphone et me demande d’emmener Ginger pour un bain. D’habitude, je serais ennuyée, mais aujourd’hui je suis tellement contente de passer plus de temps avec mon amie velue. Ginger danse en allant à la voiture et saute sur le siège avant. Elle ressemble à un mannequin quand le vent souffle dans ses oreilles. Ma voiture pousse des ailes et nous nous envolons vers l’animalerie. Il y a d’autres chiens qui passent devant nous quand nous entrons dans le magasin. 

    Les bulles du bain pétillent. Les yeux du Ginger brillent aussi. Je ris parce que Ginger ressemble à une loutre dans l’eau. Elle secoue l’eau et je suis trempée. Elle part de la baignoire et court vers les friandises où elle attend d’en recevoir.. Maintenant, elle se sent tellement au  paradis. 

Puis, nous nous envolons vers l’endroit préféré de Ginger: le parc à chiens. Elle retrouve ses amis et elle court jouer avec eux. Elle ressemble à un jeune chiot encore. Elle court des kilomètres et ne se fatigue jamais. Elle est unique. Elle ressemble à un lion de loin. Le soleil se couche et le monde devient rose. Je vis un conte de fée. Ginger traverse un champ de tulipes violettes qui sourient vers le ciel. Je veux peindre l’image devant moi. 

    Je vérifie si Starbucks est ouvert et j’emmène Ginger dans la voiture. Elle se met en boule et dort. C’est le jour idéal pour lui acheter un “pup cup” du café. Quand Ginger voit la tasse de chantilly, elle est soudain très réveillée! Elle mange heureusement la chantilly et remue la queue. Il fait enfin nuit et Ginger adore passer la tête par la fenêtre quand il fait nuit. Je conduis lentement pour qu’elle puisse apprécier chaque moment. La lune brille comme une lumière dans le ciel. 

    Quand nous arrivons dans l’allée de notre maison, Ginger refuse de sortir de la voiture. Elle ne veut pas que ce glorieux rêve se termine. L’odeur de l’herbe lui manque, le rire de ma mère, les pommes que nous lui donnons à manger tous les soirs après le dîner. Nous nous asseyons ensemble sur le banc en bois de mon jardin et regardons les lucioles danser autour de nous. Elle essaie d’en manger un; je ris. Les lucioles forment un coeur devant nous et battent des ailes. C’est si beau et si tragique à la fois. 

Soudain je me réveille encore et mon coeur s’effondre. C’était une belle expérience d’être encore avec ma meilleure amie. Malheureusement, les rêves les plus doux sont les plus difficiles quand on se réveille. 

Le Camp Oneka 

    Mon paradis, c’est l’endroit qui est devenu ma deuxième maison avec ma deuxième famille. Mon coeur s’emballe quand je conduis aux Poconos; les montagnes qui sont grandes comme des monstres me rappellent que nous y sommes presque. La ville de Tafton est petite et simple; il n’y a pas beaucoup de personnes qui y vivent et seulement quelques restaurants. Pourtant, d’une certaine manière, la petite ville est pleine de vie. 

    Alors que je sors de ma voiture au Camp Oneka, je sens revenir tous les souvenirs que j’y ai faits pendant les dix dernières années. Le grand terrain me rappelle mes jeunes campeurs qui y couraient la nuit pour attraper des lucioles. Je pense à leurs sourires quand je leur dis que nous allons faire des s’mores ce soir. Je marche sur les rochers pour arriver à la cabane dans laquelle j’ai vécu huit semaines et le bruit sous mes pieds me fait rire. Dans la cabane, je ferme les yeux et je suis de retour avec ma collègue et meilleure amie. Je me souviens quand j’étaist proche d’elle et pas à l’autre bout du monde.

Dans la salle à manger vide, je sens les bagels frais et le café chaud du matin. Je peux sentir dans mon coeur la gentillesse des chefs. Le soleil brille à travers la fenêtre et éclaire le plancher de bois. Les plafonds semblement tellement plus hauts sans la foule de campeurs qui discutent ensemble pendant les repas. 

    Je pense au quai en bois qui grince sous mes pas, et à la fois où je suis restée assise avec mon amie et collègue au bord du lac pendant des heures à parler de tout. Je vois un cercle d’enfants qui me regardent pendant que je leur apprends à naviguer sur un bateau. Le vent est violent et les vagues en colère, mais nous sommes juste heureuses d’être à notre place de prédilection. 

    Je suis assise sur un banc en bois à côté du feu de camp et le feu qui fait rage réchauffe mon coeur. J’entends les voix des campeurs qui chantent et mes collègues que j’aime vraiment. L’odeur des étincelles du feu remplit mon nez et je suis tranquille et présente exactement où je suis. Le lac clair scintille et les canards semblent me sourire en passant. Je me sens complètement contente. 

    Ce camp à Tafton est plus qu’un job d’été. C’est l’endroit où j’ai trouvé mes passions et pris confiance en moi. Je me suis fait des amies du monde entier qui sont maintenant ma famille. Tout dans cet endroit spécial me rappelle ma maison. Ce n’est pas la complexité ou le luxe d’un lieu qui le rend beau, mais les relations et les souvenirs qu’on fait là. C’est mon paradis.  

Blair Williams

 L’île d’Oahu

    Mon endroit préféré au monde est l’île d’Oahu. La nourriture, la culture, les gens et le paysage sont tout simplement incomparables. Je visite Hawaï depuis l'âge de huit ans et chaque fois que j'y vais, c'est un cadeau incroyable. 

    La nourriture et la culture d'Oahu ont toujours occupé une place particulière dans mon cœur car elles sont très diversifiées. En tant que biraciale Coréenne-Américaine, je n’ai jamais eu autant l’impression d’appartenir à quelque part. La population asiatique et multiraciale d'Oahu est nettement plus nombreuse que sur le continent. En commençant par cela, la nourriture va de la cuisine japonaise à la cuisine coréenne en passant par la cuisine traditionnelle hawaïenne. Je n'ai jamais goûté de porc kalua ou de nouilles udon aussi juteux. Les fruits tropicaux inondent l'île. La mangue, l'açai, le litchi et le yuzu sont à chaque coin de rue.

    Je n'ai jamais trouvé un endroit avec des gens aussi gentils et authentiques. Les habitants d'Oahu m'ont appris à surfer sur des vagues énormes et à couper des noix de coco. Ils m'ont amené chez eux comme si je faisais partie de leur propre famille. Il y a une confiance intime et immédiate envers les personnes que j’y rencontre. Oahu est une personne aux bras grands ouverts, qui offre la bienvenue à tout le monde. Les gens sont comme des membres de la famille. la musique des ukuleles et les airs de Jazz résonnent dans les rues de la ville. 

    Oahu est l’endroit le plus diversifié et le plus beau du monde sur le plan géographique. Il y a des cascades, des grottes sous-marines, des plages aux eaux cristallines, des montagnes et des volcans. Quand je dis « le monde est ma huître », je parle probablement d’Oahu. Il y a des opportunités qui s’étendent à l’horizon. On peut faire de la plongée avec tuba avec Honu, plonger profondément avec des requins ou faire une randonnée à travers des forêts tropicales verdoyantes. 

Un rêve parfait

    Dans mon rêve parfait, celui qui persiste dans mon esprit pendant que je m'endors, c’est quand je suis sur l'île tranquille d'Oahu. À Oahu, je suis entourée d'une beauté infinie, d'une culture riche et de gens aimables avec qui je parle de mon éducation japonaise et de mon héritage coréen. 

    En fermant les yeux, j'entends la voix de l'ancien océan. Il rugit tandis que ses vagues s'écrasent sur le rivage. Cela peut être effrayant et intimidant, mais cela peut aussi être curatif. Dans mon rêve, je cours dans les vagues comme si je rentrais chez moi. Mes pas ralentissent lorsque je touche l'eau et m'y plonge entièrement. Dans l'océan, je flotte, regarde le ciel céruléen éclatant. Je plonge dans les profondeurs, observe le Honu et les poissons locaux vibrants. Parfois, si j'ai de la chance, je rencontre un dauphin. Ses nageoires effleurent le bout de mes doigts en me disant bonjour. Quand l'air me manque, je remonte à la surface et je surfe sur des vagues douces. Je profite du soleil et je ris alors que mon déséquilibre me renverse.

    Quand l'océan me dit au crépuscule qu'il est temps pour moi de partir, je lui dis au revoir respectueusement. Je marche de la rive nord jusqu'à la ville – Waikiki – et je dis bonjour à mes personnes préférées. Sur le chemin, je vois des gens sauter des falaises, des cascades magnifiques, des montagnes et des fermes d'ananas infinies. Quand j'arrive en ville, je m'assois pour commander un bol d'Udon dans un restaurant tranquille. Je sirote la soupe et suis reconnaissante pour la journée que j'ai passée.

    Je dors sur le sable chaud d'une plage voisine, en écoutant les bruits de la ville animée à proximité. Je souris devant le mélange de voitures qui klaxonnent, de vagues qui s'écrasent et de gens qui rient. C'est vraiment ma maison. Je me réveille avec le soleil qui se lève juste devant moi et je n'en crois pas mes yeux devant la beauté. Les rayons du soleil s'étendent sur mon visage comme un bras tendu. Je regarde les oranges, les roses et les rouges se mélanger, saluant les habitants de l'île. 

    Le petit-déjeuner ne pourrait pas être plus simple ni plus parfait dans ce rêve. Depuis la plage, je traverse l'île à pied et ramasse des fruits tropicaux sur mon chemin. Je dévore une mangue juteuse, le jus coulant sur mes doigts et sur mon visage. Je grignote des caramboles acidulées et admire la beauté du fruit du dragon. Tous ces fruits, je les cueille sur des stands situés à côté des chemins de gravier ou de terre. En chemin, je m'arrête pour discuter avec les locaux. Chaque personne est un cadeau avec une histoire à raconter. Nous nous embrassons de temps en temps. Les câlins me consument entièrement de la meilleure façon possible.

    Le ventre plein et le sourire aux lèvres, je m'endors sur un rocher frais près d'une cascade. J'écoute des adolescents faire des saltos et se précipiter dans l'eau fraîche et froide. Je suis un ange flottant au-dessus de la terre lorsque je suis sur cette île. Je suis aussi contente que possible, flotte autour de l'île comme un oiseau, profitant de la beauté et de la culture. J'entends un faible ukulélé jouer dans le fond de l'eau qui s'écrase. Cela m'apaise dans un sommeil profond et sans rêves.

    Ce n’est peut-être pas un rêve que je fais car je dors profondément, mais c’est un rêve que je souhaite faire chaque nuit avant de me coucher. Je me sens comme un ancien arbre à souche dorée, avec des racines profondément enfoncées dans l'île, comme si c'était là, que j'ai toujours été et que je serai toujours. C’est un rêve de véritable contentement, un rêve dans lequel je suis libre de tout souci. 

Je visite Hawaï depuis l'âge de huit ans environ avec ma famille. Je ne suis certainement pas habitante de l’île, mais j'ai appris à aimer les gens, à me faire de merveilleux amis et à apprécier l'histoire et la beauté de l'île. Je me sens chanceuse de pouvoir rêver d’Oahu.

Cynthia Zhang

L'Ange

    Il y a un lac transparent qui m’encercle. Dans le centre, je peux voir un paysage comme un mirage, où la lueur vive à distance semble danser. Il y a aussi un rhythme et une mélodie qui flotte dans l’atmosphère comme un battement de coeur. Je ne pense pas qu’il y soit. Je cherche et je m'assieds sur le haut d'un escalier. Le ciel est comme un hologramme d’étoiles peintes, et je ne sais pas si cet endroit est réel. Une étoile lumineusex arrive soudain. Elle descend du hologramme et commence à voyager à travers un pont et des bâtiments qui enveloppent le chemin. Je remarque comment les grands palais, les tours, et les temples dans l'espace à l'intérieur du mirage sont complètement vides sans sens de la culture.

    C’est comme si j’habitais un paradis immobile et silencieux, qui est préservé depuis le début de l’espace et du temps. La lumière danse d’un bord à l’autre et éclaire les décorations anciennes des bâtiments qui se reflètent sur l’eau comme des étoiles. Je ne sais pas comment je suis arrivé ici. Je sais seulement que cette situation a du sens. Après cinq minutes d'observation des étoiles, j'essaie de me balancer sur le rebord de l'escalier et je permets à mes pieds de se déplacer en direction du pont. Cet endroit ressemble à mon imagination de Jardins Suspendus de Babylone pendant leur âge d’or. Les structures sont immaculées, pures, colorées, et étonnamment hautes. En traversant le pont, je tombe sur un grand temple dans le ciel. Les murs sont comme la couleur jade avec des reflets dorés. Alors que j’entre avec hésitation dans le bâtiment, je remarque une silhouette humaine dans l'ombre du centre du sol. Je m’y approche et cherche une paire d'ailes blanches sur son dos. Est-ce que c’est un ange? Je pense que la réponse est “oui”. Elle porte une robe grise traditionnelle qui touche le sol en longueur. Quand l’ange se retourne, elle regarde mon âme avec un sentiment de contemplation. Elle se lève et atteint mes mains avec résolution et certitude.

    Je me suis déplacé soudainement vers la foule vibrante au loin, celle que j’ai vue avant. Je ne sais pas comment je suis arrivé ici, mais l'ange est toujours devant moi, donc je pense qu'elle en est la cause. Cette fois, elle porte une veste en cuir noir. Ses cheveux sont maintenant courts et d'une couleur rose brillante. L'ange me guide à travers la foule de la fête bruyante. L'endroit est en effet aussi coloré que je le pensais quand j'étais encore dans le mirage du "havre". Dans ces paysages, je vois beaucoup de poissons qui peuvent marcher comme des personnes qui achètent du maïs sur les étals, des êtres humains ordinaires respirent le feu, et un grand et gros chat vert. Il y a aussi une odeur intéressante qui est comme un mélange de fleurs et de poulet frit.

    L'ange n'aime pas que je semble distrait par mon environnement. Elle fronce les sourcils quand je la rattrape et elle parle pour la première fois. 

    "Ne vous éloignez pas, il y a une ville dangereuse et violente cachée dans cette joyeuse célébration", dit l'ange. 

    Je fronce les sourcils aussi. Il n'y a que des gens qui sourient ici, donc quel est le problème?

    "Pourquoi? Je pensais que tu m'avais amené ici pour fêter ça?" 

    L'ange secoue solennellement la tête. Elle m'a donné seulement un vague message : "Ne regarde pas derrière toi..." 

    Je ne savais pas comment répondre, alors je l'ai suivie à nouveau à travers la foule. Elle s’est arrêtée devant une porte ancienne, qui est en contraste avec les autres bâtiments modernes à côté de la porte. 

Quand nous allons faire une promenade, un tout nouveau monde s’ouvre à l’intérieur. Tout est encore silencieux. Comme les deux endroits précédents, l'espace ici est vif, mais c'est différent. Le paysage est similaire au premier décor où je me suis retrouvé pour y habiter, mais l'emplacement actuel est une ruine. Les bâtiments pendent dans les airs comme de fragiles marionnettes; les murs sont fissurés et érodés par le temps. La couleur vive du jade a perdu son éclat. L’air est épais et humide et son goût est presque celui d’un étrange sirop amer. Bien sûr, la mousse et les plantes conquièrent toute la région comme si elles créaient un enterrement d’ une époque passée, désormais morte. 

    Quand j'ai fini d’admirer le paysage autour de moi, j’ai cherché l'ange, mais elle a disparu. Les frontières du "mirage" semblent désormais beaucoup plus étouffantes. Est-ce une barrière protectrice, ou est-ce une cage pour me piéger ?

L’atelier d’art

    La teinte dorée du coucher de soleil est filtrée en bandes vibrantes dans l’atelier. Les grandes fenêtres sont hautes dans le ciel qui forme un prisme et où les arcs-en-ciel peuvent entrer. L'espace est vaste, avec beaucoup de meubles uniques, donc quand je suis fatigué, je peux m’allonger sur les tables. Les cabinets contiennent tous le matériel que je veux utiliser pour mes pièces d’art où je puis faire tout ce qui coule de mon imagination. Les nuits dans l'atelier sont sereines où les étoiles dans le ciel brillent. Les matins dans l'atelier sont célestes, et les crépuscules sont d’une lueur d’ambre. J'ai exploré les étagères et les volumes poussiéreux de livres épais, où les maîtres Bonnard et Vuillard me montrent leur sagesse et j'apprends leurs techniques spéciales. 

    Il y a aussi une souris dans l'atelier d'art qui apparaît le soir. Nous avons engagé un concours de regards l'un contre l'autre, comme si nous étions des boxeurs dans un ring. Je pense que j'ai gagné la bataille parce qu'elle ne vient jamais plus maintenant. Même si elle est à l'autre coin de l'atelier où je peux à peine la voir. La souris, que j'ai nommée Morpheus, aime m’éviter. c'est comme si nous étions debout sur le terrain de deux pays en guerre. Cependant, je trouve la présence de Morpheus réconfortante quand je reste dans l'atelier pendant de longues nuits. Malgré la beauté de l'espace, l'expérience quand on y reste tous les jours ressemble à une solitude douce-amère.

    Pour un atelier de mes rêves dans le futur, je veux des fenêtres qui se rallongent du sol au plafond, donc la magie de la lumière peut couler goutte à goutte à l'intérieur. Je voudrais rester dans cet espace spécial tous les jours. Ce sera une seconde maison pour moi, un abri divin. Il y aura toujours un parfum léger de café et de vanille. Des vignes de glycines bleues s’y accrocheront pour descendre du mur à l'extérieur et ramperont sur les fenêtres. Les vignes seront aussi à l'intérieur, où elles s’enrouleront sur des colonnes grecques au milieu de la pièce.

Eliana Jean

En Californie

    La journée avait été fatigante et j'étais prête pour la soirée. Je me couche, je ferme les yeux et je tombe dans un profond sommeil. Petit à petit, je sens une légère odeur d'orange. L'odeur n'est pas lourde d’abord, mais avec chaque seconde, elle devient plus forte. J'essaie de ne pas penser à cette odeur bizarre, mais après quelques instants, j'entends le vent qui remue les feuilles des arbres comme une chanson de la nature. J'ouvre les yeux rapidement et je regarde autour de moi plusieurs fois. Je suis dans un verger. Je porte seulement un t-shirt, un short et des sandales. C’est une tenue étrange pour l’hiver, mais dans le verger, il ne fait pas froid. Le soleil brille comme s’il était coincé derrière les nuages depuis un siècle et qu’il est enfin libre. Le ciel est bleu et brillant comme s’il était dessiné par un artiste qui peint un parfait jour d’été. 

    Les arbres du verger s’étendent à perte de vue. Je marche un peu plus près pour examiner un arbre. L’arbre a des feuilles glacées et vert foncé. De petites fleurs blanches recouvrent les branches comme des étoiles qui tachètent le ciel nocturne. Je respire profondément et l'odeur des oranges remplit l'air. Tout à coup, je réalise que cela n’est pas un verger ordinaire, c’est un verger d'agrumes. Je suis encerclée par des orangers. Je continue de marcher et de regarder les arbres. Après quelques minutes, je ramasse une grande orange et la mange à l'ombre d'un oranger. 

À distance, je vois une vieille pancarte en bois à l'entrée du verger. Il y est inscrit: “Ferme de Fleurs d’Orangers.” Je touche le bois rugueux, le bois est patiné par le temps. Je connais ce verger. C’est la place de mes souvenirs d’enfance, des années de ma vie passée en Californie, des jours passés sous le soleil. 

    Quand j'étais petite, j'ai habité en Californie pendant quatre ans. Ma maison était très proche du verger d'agrumes, alors durant l’été, j’y allais souvent avec ma famille. Nous passions beaucoup de temps à ramasser des oranges et à jouer sous les arbres. Quand nous rentrions à la maison, nous préparions des verres de jus d’orange frais. J’ai beaucoup de souvenirs dans mon ancienne maison. Je me souviens de mon ancienne chambre avec le petit lit rose que j'imaginais être un château. Je me souviens de la piscine dans le petit jardin qui ressemblait à un océan et où je passais beaucoup d’après-midis avec mon frère. Maintenant, je suis dans le verger d'agrumes de mes souvenirs. Il n’est pas loin de ma maison, alors, je décide d’y aller. En marchant, je regarde les grands palmiers qui dominent au-dessus de moi comme des gratte-ciels. 

    J’arrive sur ma terrasse couverte et regarde la porte. Soudain, j'entends une voix familière à l'intérieur et la porte s'ouvre. Ma tante sort et me serre dans ses bras. Elle me fait signe d'entrer où tous mes cousins sont rassemblés autour de la cuisine pour aider à préparer le dîner. Cette occurrence est normale; chaque vendredi, toute ma famille vient chez moi. Nous nous regroupons dans la cuisine et parlons pendant que nous cuisinons. Les personnes entrent et sortent avec la nourriture comme si elles étaient sur le trottoir, mais contrairement au trottoir, toutes les personnes parlent et rient avec les autres. Je m'approche de la cuisine et vois tous mes cousins. Je les salue et commence à préparer les légumes pour le dîner. Alors que nous cuisinons, je décris le verger dans lequel j’ai fait une promenade. Nous décidons d’y aller après le dîner. Le dîner est un festin placé sur une longue table comme un fleuve sinueux. Il y a des ragoûts rouges et verts, du poulet épicé, de la soupe avec du citron et quelques plats de riz coloré. Ma famille et moi mangeons ensemble, et je sens un bonheur profond qui m'encercle comme une chaude couverture. 

Après le dîner, mes cousins et moi sortons de la maison et marchons vers le verger. Quand nous arrivons près de la vieille pancarte en bois, mes cousins s'arrêtent. Je les regarde et réalise que c’est la fin de ma visite. Je leur dis au revoir et je marche jusqu'à ce que je voie l'oranger sous lequel j'ai mangé l'orange. Je m'assois et ferme les yeux. Tout disparaît comme si c’était une apparition pendant tout ce temps-là. Quand j'ouvre les yeux, je suis dans mon lit en Pennsylvanie. Le voyage que j’ai fait n’était pas réel, mais les souvenirs de ma famille en Californie font toujours une partie de mon âme.

Le Grand Pommier

    La durée de vie des arbres est plus longue que la vie des personnes. Ils sont témoins du passage du temps, du développement, et du changement. Pour moi, les arbres sont une partie de mon histoire et de mes souvenirs. Quand j’étais plus jeune, j’ai déménagé beaucoup à cause du travail de mes parents. Je n'habitais pas dans une maison spécifique pendant longtemps. Nous étions comme une feuille dans le vent qui partait à la voile. C’était un peu comme la vie: on ne sait jamais quand on arrive à une nouvelle destination. Quand j’avais six ans, ma famille et moi avons déménagé pour la dernière fois. J’aimais beaucoup la maison avec ses grands corridors et ses hauts plafonds, mais mon lieu favori était le jardin à côté de la maison. Dans le jardin, il y a un autre monde tranquille et plein de vie. De petits oiseaux gazouillent dans les arbres tandis que les tamias et les écureuils ramassent des noix. Si j’écoute de près, c’est comme si la nature chante une chanson secrète et que tous les animaux sont en harmonie. 

    Au cœur du jardin, il y a un grand pommier. C’est un vieil arbre patiné par le temps. Les branches sont rugueuses de la même façon que les vallées taillées par des rivières puissantes. La cicatrice des batailles d’il y a longtemps marquent le tronc. Le vieux pommier est comme un grand-père; ses branches courbées protègent tous les animaux. Dans sa vieillesse, le pommier a de la sagesse. Il est témoin du changement des saisons. Après l’hiver, le printemps est ma saison préférée parce qu’elle représente la nouvelle vie et la renaissance. Au printemps, sur le pommier germent de nouvelles feuilles et des fleurs roses et blanches. Des oiseaux reviennent de leurs migrations et les petites biches arrivent. Le pommier est altruiste, il donne tout aux autres. Les feuilles, les fleurs, et les pommes nourrissent les animaux, les branches leur fournissent un refuge. C’est au printemps que je passe la plupart de mon temps au jardin. 

    Les bons souvenirs de mon enfance sont nos jeux dans le jardin avec mes sœurs et mon frère. Nous avons passé tout les après-midis de l’été sous le pommier ou sur les branches. Le jardin était comme le terrain de jeu de notre imagination. Dans mes rêves, nous étions des pirates et faisions de la voile dans l'océan dangereux. Le pommier était notre bateau robuste qui flottait dans l’eau turbulente. En automne, le pommier était la fusée spatiale qui décollait de la lune. Nous étions des astronautes et découvrions de nouvelles planètes au loin. Maintenant, le pommier n’est pas souvent le sujet de mes grandes aventures, mais c’est un lien spécial avec mon enfance. Il n’y a aucune autre place où je préférerais passer du temps que sous les branches du pommier avec ma famille.

Eliza Bryant

Ode au Lacrosse

    En septembre dernier, j'ai commencé un nouveau travail. Je suis devenue entraîneuse de lacrosse pour les élèves de sixième au club dans lequel j'ai joué pendant six ans. J'ai commencé à faire du sport quand j'avais quatre ans. J'ai joué pratiquement pendant quatre ou cinq années ininterrompues, et je l'aimais tant! Je me souvenais du sentiment de fierté que j’avais quand je marquais des buts pour mon équipe, j'étais pleine de joie quand je faisais un arrêt défensif, et j'aimais spécialement combien je me sentais après une victoire ou une défaite. Mais, quand je suis entré au lycée, et après la pandémie du COVID  je n'aimais plus le sport. C'était un changement soudain, mais aussi attendu parce que le club était très strict pour donner l'opportunité aux joueurs de jouer à l'université.

    Avant le COVID, j'aimais aller à l'entraînement et jouer avec mes amis. Mais, je ne sais pas, quelque chose était différent. Peut-être c'était parce que l'entraîneur, qui jouait un rôle très important dans mon développement personnel en tant que sportive a quitté le club. C’était peut être aussi parce que j'ai eu d’autres problèmes dans ma vie ces dernières années. Le point est que j'ai arrêté de jouer compétitivement. 

    Un jour de l'automne dernier, je me suis réveillée à cinq heures. Je portais mes vêtements chauds et mon manteau d'hiver que j'aimais appeler mon manteau Boston parce qu’il me tenait bien au chaud. Je me suis arrêtée à Wawa pour acheter une boisson caféinée et un Sizzli (un croissant sandwich avec du bacon, du fromage et des œufs). Et puis, j'ai conduit pendant 40 minutes pour aller à un complexe sportif. 

    Quand j’y suis arrivée, j'avais très froid, tellement froid que je me suis souvenue que le club me paierait pour ce travail. Pendant que je regardais mes joueuses durant le match, je me suis sentie triste de manière inattendue. J'ai réalisé que le sport me manquait. J'étais jalouse des jeunes filles parce qu'elles ont pu participer à l'activité que j'ai aimée pendant longtemps. À ce moment là, j'ai pensé à une chose que mon entraîneur m'a dit: « Chérissez le temps que vous passez à jouer car vous ne pourrez pas le faire éternellement. » Quand il m'a dit cela, je n'ai pas réalisé combien cette idée était importante et vraie. Si je marche dans une caverne dans un monde de rêverie, d’abord, je jouerai le lacrosse sans le stress que je ressentais ces dernières années. 

    Je marchais sur le terrain dans le  New Jersey ou le Delaware, l'état spécifique n'était pas très important, à une heure du matin, et j’admirais le soleil brillant derrière mon entraîneur favori. Je sentais le périchor, l'odeur de l'herbe après la pluie. Mais, le terrain n'était pas trempé, plutôt c'était la parfaite humidité. Mes chaussures à crampons avaient de la boue bloquée sur les semelles. 

L'énergie pendant le jeu était très positive parce que le score était très proche. Nous pouvions goûter la victoire. Grâce à mon effort et à celui de mes coéquipiers, nous avons marqué un point vers la fin du jeu, et nous avons gagné! Mes coéquipiers et moi avons couru vers notre gardien. Nous ressemblions au Cheshire Cat parce que nos sourires étaient très grands dans un rassemblement tactique bien que nous sentions la sueur et ayons de la bloue étalée sur nos corps. Mais nous ne nous sentions pas concernés parce que nous étions tellement surexcités après nos efforts pour la victoire.

La Maison de Mes Grands-Parents

    Mon lieu idéal est la maison de mes grand-parents. Ils habitent dans le même lieu aussi longtemps que j’ai vécu. C'est la place où ma mère et ses sœurs habitaient quand elles étaient jeunes. Le lieu est très spécial pour moi parce que j'ai beaucoup de souvenirs là-bas avec ma famille et j'y ai passé beaucoup de temps puisqu’ils habitent très proche de chez moi, je peux leur rendre visite tout le temps. 

    Mes moments favoris dans cette maison sont ceux que j’ai passés à Noël. Chaque fois que j’y entrais, je sentais une vague de chaleur qui me sauvait de la neige et du froid. Je tournais la tête et voyais le sapin de Noël. Mes grands-parents adoraient Noël et trouvaient toujours un grand sapin. Noël est selon moi, la meilleure fête de toutes. C’est un moment de l’année de joie et de chaleur émotionnelle malgré le froid constant à l'extérieur. J’aime voir les lumières, les décorations et aussi goûter à tous les desserts. Mais, je me sens la plus heureuse quand je vois les cadeaux sous le sapin. Mais, ce n’est pas parce que je suis matérialiste mais parce que je sens l’amour de mes grand-parents dans chaque cadeau. Je sens leur amour dans chaque objet décoratif qui m’est consacré. Même si ce n'est pas le cadeau de mes rêves, j'apprécie tellement mes grand-parents.

Lighthouse Wu

La Bibliothèque Luddington 

    La bibliothèque publique près de ma maison est mon lieu favori. Je l’aime parce qu’il y a beaucoup de livres à lire. Les livres d’art sont énormes et aux couleurs vives. Les romans ont des couvertures créatives et si je choisis un livre intéressant, je ne peux pas m’arrêter de le lire! 

    L'intérieur est spacieux mais tranquille. Il y a trois étages, et un sous-sol. Les lampes sont comme des lucioles. Les rayons sont comme des boîtes de trésor dans un château mystérieux. Pendant les tempêtes, s’il y a un problème avec le circuit électrique, les lampes sont éteintes tout à coup. Mais après quelques minutes, elles peuvent s'allumer et tout le monde se sent soulagé. 

Les élèves qui vont dans les écoles les plus proches y vont et font leurs devoirs. De juin à août, les places sont pleines d’étudiants qui s'entraînaient pour le test du SAT ou du ACT. Le silence est dense comme un brouillard de nervosité. Les enfants sont très heureux et courent souvent au troisième étage. 

Il y a souvent des activités de loisirs pour le public. Les matins de la semaine, il y a des jeux pour les enfants qui y viennent avec leurs mères. Une enseignante joue de la musique pop, et les enfants chantent et dansent sur la mélodie. Pendant les vacances, il y a les marchands qui rassemblent les marchés d’art. J’ai parlé avec une artisane qui fait des bracelets à breloques. Elle était très gentille et m’a donné beaucoup de conseils sur la carrière artistique. 

    Le Starbuck est près de là, donc beaucoup de visiteurs y boivent des boissons qu'ils apportent à la bibliothèque. Cependant, on ne doit pas manger à l'intérieur de la bibliothèque. On peut manger et boire sur la terrasse. Une fois, quand ma mère a apporté son déjeuner à l'intérieur, les bibliothécaires lui ont demandé de quitter pour manger dehors. Ne soyez pas comme elle!

Je travaille souvent avec mes amis à la bibliothèque. Nous avons écrit notre script pour une compétition de droit en novembre et en avril, et nous avons fait nos devoirs de vacances pendant l’été. 

Au fond de la bibliothèque, il y a un petit parc où s'épanouissent chaque printemps de jolies fleurs. Dans le parc, il y a deux courts de tennis et un belvédère. Le court de tennis est souvent occupé par des sportifs et des musiciens qui jouent souvent de la musique joyeuse près du belvédère. Au coucher du soleil, c'est vraiment un spectacle remarquable.

    Au milieu de mes journées bien remplies, la bibliothèque est le lieu où je peux trouver refuge et profiter d'un moment de quiétude. J'adore y passer du temps et j'aimerais toujours pouvoir le faire.

Un Oiseau de Mer

    J'avais un songe dans lequel j’étais un oiseau de mer. Mes plumes étaient rouges et mes serres étaient bleues. Quand je volais au-dessus d’un lac, je me percevais comme une flèche décochée. Chaque fois que je rabattais mes ailes, j'avais une sensation de vertige. Tous les membres de ma famille étaient des oiseaux. Nous mangions des vers pour le petit-déjeuner, et du grain pour le dîner. La plage où nous habitions était belle. Le sable était jaune clair. Les méduses et les algues s'échouaient parfois sur le rivage. S’il pleuvait, nous nous endormions dans une grotte en pierre.

Les autres oiseaux nous ont raconté le mystère d'un oiseau qui avait six ailes. Nous étions curieux de connaître cet oiseau et pour trouver l’oiseau spécial, nous avons volé vers l’autre côté de la mer. J’ai volé en tête. Le premier jour, il faisait beau, mais le temps était mauvais le deuxième jour. Nous avons rencontré une tempête, et mon frère est tombé dans la mer. Il était mouillé par la pluie. Le troisième jour, ma mère s'est arrêtée pour manger des grains sur un navire. Elle avait faim. Le quatrième jour, mon grand-père était arraché aux griffes d’un aigle marin. Il était âgé. Le cinquième jour, mon père a dormi sur une île. Il était fatigué. 

    De l’autre côté de la mer, il y avait une grande ville. J’ai découvert que l’oiseau mystérieux était un avion spectaculaire, qui avait six ailes. Le pilote de l’avion m'a invité à retourner à notre forêt, mais j'ai refusé. Je suis seulement retourné à la plage. 

Marin Horwitz

La Maison de Campagne

    Sur une place assez éloignée, les arbres se courbent dans toutes les directions, formant une barrière dans leur forêt. Ils sont anciens, et les écureuils et les tamias cachent des glands près de leurs racines. Lorsque vous marchez dans leur forêt, tout est silencieux. Aucun chemin n'a été emprunté. C'est à vous de tracer votre propre chemin. Un petit ruisseau traverse la forêt et mène une clairière au milieu de la forêt.

    Ici, une petite maison et des champs se reposent comme s'ils font une pause dans le monde. Quelques vaches et des moutons broutent joyeusement tandis que des poules gloussent bruyamment. Le vent s'engouffre dans la vallée forestière, et les crêtes des montagnes projettent des ombres à mesure que le soleil traverse le ciel. Le ruisseau se gargarise à travers la ferme et retourne dans la forêt, pour finalement se jeter dans la mer.

    De retour à la ferme, une femme désherbe son petit champ. Des pommes de terre, des carottes, des haricots et bien d'autres choses encore poussent sur cette terre brune. Au-dessus de la terre, les pommiers et les blés dansent avec le vent. 

La maison de campagne, solide et en pierre, est une petite forteresse qui a résisté à bien des tempêtes. La cheminée dort paisiblement pendant les mois d'été. Les fenêtres en verre font danser de petits arcs-en-ciel sur le sol.

    La femme, qui pourrait vraiment être considérée comme une fille, se lave les mains dans l'évier et détache son tablier de jardinage. Elle prend un livre sur le comptoir en bois usé et se rend dans son jardin avec un verre de limonade bien fraîche. S'asseyant sur une chaise abîmée mais rembourrée, elle ouvre son livre et commence à lire. Autour d'elle, tout semble bien dans le monde, même si elle sait que ce n'est pas le cas.

    Elle n'a pas souvent l'occasion de se trouver dans cet endroit, mais lorsqu'elle y est, elle a l'impression d'être au paradis.

Le Marché

    La porte grillagée rouge se referme rapidement derrière moi. Mes chaussures, autrefois blanches, sont devenues d'un brun poussiéreux, tranchant avec le bleu poussiéreux du bois peint qui les recouvre. Lentement, je descends les marches du porche, chacune un peu plus ébréchée et cassée que la précédente. Mes pieds touchent le chemin de béton. Le soleil passe à travers les deux arbres géants, dont les feuilles recouvrent ma pelouse. 

    Je me dis qu'il faut vraiment passer le râteau.

    Mais pas aujourd'hui, parce qu'aujourd'hui, c'est magnifique.

    J'ajuste mon sac de toile et je replace un cheveu égaré derrière mon oreille. 

    En remontant la rue vallonnée, le craquement des feuilles et une brise fraîche me rappellent ma présence, le fait que j'occupe un espace ici. Au panneau noir, je prends à gauche, traversant la rue vide. C'est alors que j'aperçois les premières personnes, tout au long de la rue, qui se dirigent dans la même direction que moi. Je marche sous les arbres rougissants aux branches à élaguer et j'entends les rires des jeunes enfants, heureux d'être à l'extérieur et libérés de leurs enseignants. 

    Avant, j'étais comme eux, satisfaite du monde, assise dans une poussette verte et les conversations et les soucis de mes parents étaient si lointains. Mais maintenant, je marche. 

    En suivant les parents qui poussent leurs poussettes, je tourne à droite, mes chaussures fonçant contre le blanc brillant et réfléchissant du passage piéton. J'avais l'habitude de marcher ainsi tous les jours pour me rendre à l'école. Je faisais ces pas des milliers de fois. Vais-je les refaire un millier de fois encore?

    La route s'élargit, mais pas les trottoirs, si bien que les gens sont nombreux dans la rue. Peu de gens se rendent en ville en voiture un jour comme celui-ci. Je passe devant l'église, où des enfants jouent aux échecs contre leurs parents, devant la bibliothèque, et où se trouve une grande sculpture de hibou, et j'aperçois enfin les tentes blanches. En descendant la rampe, l'odeur sucrée des gaufres chatouille mes narines ainsi que des arômes de café et de fromage frit.

    Si je pouvais mettre en bouteille le parfum, je me dis.

    Il déborde de couleurs. Pommes, raisins, canneberges, poires ; des fruits de toutes les couleurs reposent dans des caisses en bois. Les choux de Bruxelles, les choux, les carottes et les bouquets de brocolis sont empilés les uns sur les autres, formant des pics et des vallées dans leurs caisses. L'odeur fraîche m'entoure, comme l’étreinte d'un vieil ami. 

    Avec avidité, j'attrape autant de pommes que je peux en mettre dans mon sac trop petit, et j'arrache des cartons verts de canneberges, et des bottes de carottes de la couleur d'un manteau royal, du jaune du soleil et de l'orange des feuilles qui tourbillonnent sur le parking bondé. 

    Peu de bonnes choses sont bon marché dans ce monde, et la bonne nourriture ne fait pas exception.      La facture est astronomique, mais pour moi, il n'y a pas d'autre moyen de dépenser mon argent. Pour moi, la bonne nourriture vaut plus que presque toutes les autres choses. Alors que je tapote ma carte, une autre odeur me parvient au nez: celle du café frais. Je me dirige vers le stand de café, des lettres violettes écrites à la craie sur un tableau noir. La variété est impressionnante, mais je commande mon café préféré. Le présentoir est rempli de mélanges uniques et de canettes de boissons spécialisées. Je suis émerveillée par la variété de la production mondiale. À partir d'une seule plante, il y a tant d'options.

    Je m'arrête lentement à chaque stand. Pâtes fraîches, pain et bagels. Le dernier stand est sans doute le plus beau. Des fleurs, de couleurs et de variétés que je ne connaissais même pas, sont regroupées en bouquets. Certains métiers dépassent l'aspect pratique pour atteindre l'aspect artistique, et ici, l'aspect artistique est pleinement mis en valeur. J'en saisis un composé de dahlias, de chrysanthèmes de jardin et de roses. Le violet contraste avec les jaunes et les oranges. Sachant que je vais éternuer si je renifle, je me retiens. Parfois, j'oublie à quel point les choses simples peuvent être belles lorsque je suis occupée par ce qui n'est pas simple. 

    Alors que je rentre chez moi, et que les feuilles tombent et dansent dans le vent, je respire profondément. Ce sont ces moments qui créent mon équilibre, même s'ils sont beaucoup plus courts que les autres. C'est de ces moments dont je me souviendrai.

Sydney Brabson

À Avignon

    Au milieu des jours gris et pluvieux, il y avait une journée, peu d'heures, et un lieu chaud et ensoleillé. Avignon. J’ai déjeuné avec mes amis sur les pierres jaunâtres à l’ombre des arbres qui faisaient repousser leurs feuilles. La rivière d’Avignon était juste en vue. J’étais surprise par la chaleur douce. Plusieurs jours à Paris et à Mongré pendant le voyage étaient froids ou frais et pluvieux. Je portais toujours deux vestes et frissonnais la moitié du temps. À Avignon, je pouvais porter une ou aucune veste et je ne tremblais jamais de froid.

    Après le déjeuner, nous visiterons le Palais des Papes à Avignon, avec ses pierres blanchâtres et ses grandes tours. C’était un immense palais avec une grande histoire. Il y a une grande, belle statue dorée de la Mère Marie. Il y a beaucoup de statues complexes et ornées avec leur têtes détruites, un signe de l’histoire du Palais. Étant debout sous le soleil, j’avais chaud. Sur une tour, nous pouvions voir la rivière bleue, une partie de la ville, et des montagnes à  distance. Cela ressemblait à un film ou à un roman. Les gens en dessous de nous semblaient très petits et loin, comme les jours froids et pluvieux.

    Ensuite, nous sommes retournés à la rivière et nous avons marché sur le pont d’Avignon. Le soleil était chaud, le ciel était clair et céruléen, et l’eau était bleue, verte et poissonneuse! Il y avait de grands poissons noirs. J'essayais de les montrer à mes amis, mais ils partaient en nageant. La rivière était calme et la brise était douce. J’ai senti que je pouvais rester dans le soleil et la chaleur pour toujours. À distance, on pouvait voir le Palais des Papes. Et les bus qui allaient nous ramener à Mongré. On ne pouvait rester à Avignon que quelques heures. Cette petite ville, Avignon, semblait comme un rayon de soleil perçant les nuages de pluie ou comme le soleil faisant sécher la terre après un orage. J'espère retourner à Avignon pendant une journée chaude et ensoleillée.

Indigo

    Je regarde les petites têtes tachetées qui passent dans le sable et puis volent rapidement en se cachant. J’observe les anguilles jardinières, également connues sous le nom de hétérocongres. Je fais de la plongée dans la mer. Deux amis humains, une sirène, et moi, nous essayons de voir et de rassembler des données pour notre classe de biologie. Si nous sommes assez immobiles, les anguilles resteront peut-être visibles pour un temps plus long. Les anguilles du jardin sont des créatures adorables mais timides. Elles n’aiment pas être vues, alors elles se cachent. L’eau est fraîche et bleue autour de nous et tranquille. L’herbier marin long se balance doucement dans le courant et les pierres rugueuses fournissent l’ombre et les ténèbres confortables. C’est très serein ici.

Nous avons un temps limité parce que nous faisons de la plongée entres les classes. Un ami, Verta, dit que nous devons partir pour ne pas être en retard pour notre prochaine classe. Nous retournons au dock et changeons de vêtements. La sirène, Shelter, dit qu’elle va rassembler des données pour nous, et nous la remercions. Shelter est très belle. Elle a des cheveux longs et noirs et une queue bleue-verte et chatoyante. Elle porte des étoiles de mer roses sur une épaule.

    Nous enlevons notre combinaison de plongée et notre bouteille d’oxygène et portons nos vêtements secs. Nous vérifions l’heure et réalisons avec un choc que nous sommes en retard pour notre prochaine classe. Mes amis et moi courons à travers les couloirs vers la classe. Je demande pardon au professeur et mon amie, Indigo, lui explique frénétiquement pourquoi nous sommes en retard. Il nous assure que ce n’est pas grave et nous dit de nous asseoir. Je commence mon travail, mais pendant tout ce temps je ne peux pas arrêter de penser à Shelter. Comme elle est jolie et gentille! Comme je suis chanceuse d’être son amie!

    La cloche sonne. Pendant que je sors de la chambre, Verta me demande si j’ai un rancard au bal de promo. Je dis non. En marchant dans le soleil chaud du printemps, je contemple la verdure. Il y a des dandelions et des trèfles. Le gazon et les feuilles dans les arbres sont verts vifs. J’écoute beaucoup d'oiseaux qui chantent et volent dans le ciel bleu et brillant. Je vois des anémones blanches. J’en cueille une.

    Plus tard dans la journée, au coucher de soleil, Indigo, Verta, et moi nous nous asseyons au dock avec Shelter. Elles parlent de leurs projets d’été et nous nous émerveillons de la beauté du ciel. De grands déluges d’orange et de rose vif s’étirent là haut et submergent l’horizon. Cela ressemble à une peinture chef-d’œuvre. Shelter remarque que c’est magnifique. Je la vois et murmure que la vue est formidable. Shelter et moi nous nous fixons du regard. Verta et Indigo sortent en silence, en nous faisant un grand sourire. Je prends l’anémone de mon sac-à-dos. Je regarde Shelter et lui demande doucement, “Voudrais-tu aller au bal de promo avec moi?”

    Elle sourit et répond, “Je ne voudrais rien de plus.” Je mets l’anémone blanche dans ses cheveux noirs. Elle est splendide. Shelter se hisse sur le dock et pose une main sous mon menton. Elle me tire lentement plus près et me fait une bise sur la joue. Ses lèvres sont très douces, et la bise est absolument formidable. C’est comme des feux d’artifice qui explosent dans ma tête.

Je dis, “Je ne sais pas comment, mais je vais trouver une façon de t’amener au bal de promo avec moi. Je promets.” Nous regardons le crépuscule jusqu’à ce que le ciel devienne noir.

Vivian Palmer

La Grande Main

    Je me réveille sur la plage, mon corps allongé sur le sable chaud m’enveloppe dans sa gentille étreinte. Mes cheveux s’envolent autour de mon visage à cause du vent qui souffle de l’air frais et salé. J’ouvre les yeux et regarde en haut. Pendant quelques secondes je ne peux rien voir. Le soleil m'éblouit, comme si ses rayons étaient des poignards qui m’avaient transpercée. Quand ma vue s’adapte à la lumière brillante, je vois une scène élégante; elle pourrait venir d’un tableau. Les mouettes planent au-dessus de la mer lustrée et descendent parfois en piqué sur sa surface pour attraper des poissons dans la bouche. Les vagues jaillissent et claquent contre le rivage, mais pas violemment comme dans un orage; elles font un rythme tranquille et musical qui me donne envie de m’endormir encore. Mais le sable devient de plus en plus chaud sous le soleil et se met à me brûler la peau, alors je me lève. En marchant vers l’eau claire j’aperçois d'autres gens: les enfants qui courent partout, s’éclaboussent et remplissent des petits seaux avec des poignées de coquillages fragmentés, et leurs parents qui les poursuivent en pure perte avec de la crème solaire. L’écume recouvre mes pieds d’un tapis de bulles. J’y souris. C’est tellement magnifique.

    C’est un des rêves où on sait qu’on est en train de rêver, mais on n’a pas envie de s’en sortir. Je me suis échappée du chaos de la vie réelle, des responsabilités, de l’anxiété, du regard des autres. Si j’arrête de rêver je devrai aller passer mon examen de chimie… non, non, je vais rester ici, sous le soleil, en regardant les nuages cotonneux et essayant de deviner à quels animaux ils ressemblent. Il me semble qu’il n’y a aucun souci du monde entier. Tout d’un coup un petit scintillement attire mon attention; je vois un morceau de verre sur le sable mouillé que la marée a rejeté. Quand je regarde de plus près, je me rends compte que c’est une petite bouteille avec une feuille de papier dedans. Je tire son bouchon et l’agite pour que le papier débraillé tombe sur ma paume. Je le déroule soigneusement et lis deux mots, écrits à l’encre un peu délavée: au secours.

    J’entends un grand bruit qui vient du ciel; je lève les yeux pour voir la foudre frapper un palmier. Le tronc se divise en deux et les grandes feuilles tombent par terre à côté de moi. Les nuages gris semblent s’abaisser en venant vers la surface de la mer avec un tonnerre assourdissant. Ils ne ressemblent plus à des animaux mignons, mais à d'énormes démons qui viennent pour m’avaler. Il fait encore jour, mais le ciel est devenu aussi sombre que l’encre de la lettre. Je tourne vers la mer et vois une perturbation parmi les vagues. L’eau commence à tourbillonner de plus en plus vite et les flots se séparent pour créer un gouffre profond. Je me mets à m’enfuir de l’ouragan, mais je trébuche sur un rocher. J’essaie de me lever en regardant en arrière. Une main immense, plus grande qu’un bâtiment, sort du gouffre et s’étire vers moi. Avant que je ne puisse essayer de m’échapper, la main m’attrape et me serre bien fort la taille. Le monstre, recouvert d’algues visqueuses, se met à me traîner vers l’eau violente.

    Pourquoi est-ce que j’ai décidé de ne pas me réveiller quand j’en avais l’opportunité? Pourquoi est-ce qu'un si beau rêve s’est transformé en cauchemar? On prend des risques avec des rêves lucides. C’est trop tard maintenant; j’ai oublié que c’est un monde imaginaire dans lequel je me trouve. La peur est réelle, trop réelle. Je la ressens de tout mon être. La grande main me tire jusqu’à l’eau, puis en dessous. Les vagues sont glaciales et sinistres. J’essaie de crier mais les doigts écailleux me poussent sous le courant rapide. J’entends les cris des gens sur la plage pendant que je me noie en serrant toujours la petite bouteille contre ma poitrine.

    Soudainement les vagues deviennent des draps et le grondement de l’eau tumultueuse devient le bourdonnement du ventilateur. Je suis encore dans mon lit. Ce n’est pas une petite bouteille que je serre - c’est une latte de mon cadre de lit. Les cris que j’entendais sont en fait la voix de ma mère qui exige que je ne sois pas en retard. Je me sens tellement soulagée. Cet examen de chimie ne me semble plus si insupportable. En fait, je n'ai jamais été aussi contente de devoir en passer un.    

Mon Jardin d’Éden

    Lorsque je rentre chez moi après la journée d’école, mes chiens me reçoivent avec enthousiasme et exigent que j’ouvre immédiatement la porte de derrière. J’ai à peine posé la main sur le bouton qu’ils courent déjà dehors en allant si vite qu’ils me semblent voler. Notre jardin est grand - il a deux fois l’aire de la maison. Il y a des petites collines qui ondulent comme des vagues par-dessus lesquelles mes chiens disparaissent pour trouver des bâtons ou pour aboyer après n’importe quoi. Je m’assieds sur le petit mur en pierre qui s’est réchauffé grâce au soleil d’un jour agréable d’automne. Je vois la rangée épaisse des sapins dont les branches les plus hautes effleurent les nuages. Un écureuil qui porte des noix dans la bouche se précipite à travers la cour pour grimper dans un des grands arbres; le mouvement de son corps minuscule fait chuchoter l’herbe. Un papillon jaune se pose sur une échinacée où des abeilles butinent le nectar en bourdonnant comme une toute petite symphonie. Je regarde autour de moi; il n’y a personne sauf les animaux. Tout est serein. Tout est tranquille. Le jardin en automne me fait extrêmement plaisir.

    En m’allongeant sur les rochers, je pense aux jours de mon enfance où je jouais souvent dans ce jardin. Pendant les jolis après-midi de printemps et d’été, je sortais avec mon frère et ma cousine pour courir partout et pour ramasser des branches tombées avec lesquelles nous construisions des forts. J’aimais faire semblant d’habiter dans la forêt très loin de la société et d’avoir besoin de trouver de la nourriture pour survivre. L’hiver allait bientôt arriver et je devais finir assez vite la construction d’un abri solide qui nous protégerait du froid. Il fallait travailler ensemble afin que nous ayons suffisamment de ressources pour hiberner pendant tous les mois froids comme un groupe d’ours. C’était mon jeu préféré parce que je me sentais sauvage et libre de tous les problèmes de la vraie vie. Je pourrais passer des heures et des heures dans ce monde imaginaire.

    Je me souviens aussi de la splendeur de ce jardin en hiver. En réalité, il devenait trop merveilleux pour y hiberner. La neige couvrait toutes les surfaces d’une couche de blanc. En tant qu'enfant je me dépêchais dehors si rapidement que ma mère devait me poursuivre avec mon manteau. Je me jetais dans la neige douce qui m’enveloppait comme une énorme couverture. Des flocons tombaient sur ma langue et se cristallisaient dans mes cils. Tout le jardin ressemblait à un dessin d’un livre de contes de fées. Chaque arbre était devenu un sapin de Noël et la petite cabane à outils était comme une maison en pain d’épices. C'était presque comme si je vivais dans une boule de neige.  

    Je sors de ma rêverie quand un de mes chiens pose la patte sur ma poitrine pour me dire que c’est l’heure de son dîner. Je me lève pour rentrer à l'intérieur et je laisse mon parfait petit paradis, en toutes saisons, pour le lendemain. Je sais qu’il sera là en m’attendant.

Merci beaucoup!

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